En cette fin septembre nous avons mis le clignotant à droite, cap à l’Est, direction les Calanques pour un stage grandes voies. Comme à notre habitude, avant ou après l’été nous aimons proposer un stage d’escalade dans le cadre exceptionnel dès Calanques près de Marseille.
Pour l’occasion, c’est Bastien Gerland qui organise et encadre ce stage. Nous lui avons demandé un récit et des photos. Les images valent parfois autant que les mots.

Jour 1 : arrivée et reprise de sensation
Vendredi jour de l’arrivée.
Carine, Arnaud et Maxime qui venaient d’un peu plus loin ont décidé d’arriver la veille au soir. L’idéal pour de se réveiller en douceur le jour 1. Certains en profitent pour aller faire un tour sur le port de cassis boire un café, d’autres pour se balader et faire quelques courses pour la journée.
Je récupère Pascal à la gare de Marseille Saint-Charles en début de matinée. 10h30 nous sommes à Cassis avec le reste de l’équipe. Le contraste Paris-Cssis est brutal pour Pascal : la bruine les nuages et le froid sont troqués pour le ciel bleu le soleil et la chaleur. Ça n’est pas pour lui déplaire !
Nous nous rassemblons de quoi pique-niquer et nous partons direction les Calanques. Pour cette première après-midi nous irons grimper à la Calanque de Sormiou au secteur la Tiragne.
Un bon début afin de s’immerger dans le décor magnifique des Calanques et reprendre quelques sensations de grimpe en falaise.
Nous décidons à l’unanimité de rentrer pas trop tard de cette première journée afin de garder de l’énergie pour les jours suivants.



Jour 2 : grande voie en folie !
Samedi, premier jour de grande voie
Ça y est c’est parti pour les grandes voies, nous partons de Luminy pour rejoindre la Crêt Saint-Michel qui surplombe la Calanque de Morgiou.
Après quelques révisions de manip au pied de la voie, Carine et Arnaud s’engage dans une grande voie en réversible tous les deux. J’apprends à les connaître et à découvrir leur manière diplomate de se parler. À base de : p***** mais tu vois pas que c’est la merde???!!, Tais-toi et donne-moi du mou plutôt !! Mais je fais que ça… tu vois pas bordel ?!
Mais finalement je me rends compte que tout va bien. Ils se débrouillent comme des chefs.
Tandis que je grimpe avec Maxime et Pascal qui me suivent sans broncher. Ça grimpe bien. Maxime prend sur lui ai niveau de l’ambiance verticale de la voie. Hier première fois en falaise, aujourd’hui première grande voie.
Arrivée au sommet on se décale un petit peu pour casser la croûte avec vue sur la Calanque de Morgiou et également sur la crête de Marseille que j’avais en tête pour l’après-midi.
Pascal et Maxime opte pour la balade et la fin d’après-midi tranquille histoire de garder de la fraîcheur pour la suite.
Carine et Arnaud sont partants pour poursuivre l’aventure avec moi.


Coucher de soleil sur l’arête de Marseille
Après un peu de Bartasse pour rejoindre le pied de l’arête de Marseille. Car il n’y a pas de bonne aventure sans une bonne bartasse!
Nous commençons la première longueur savonneuse de l’arête de Marseille en fin d’après-midi. Rapidement nous sommes au fameux pas de Gaston.
L’atmosphère est austère et venteuse. J’explique à Carine et Arnaud comment faire. Arnaud en premier et Carine suivra. Je m’élance, je pose les mains sur la face qui est environ 1m50 plus loin, puis fait l’écart pour rejoindre à proprement parler l’arête de Marseille.
Arnaud fait de même, carine aussi. Tout le monde se félicite d’avoir franchi ce pas.


De l’ombre à la lumière
C’est fou comme on peut rapidement basculer d’un moment austère et inconfortable à quelques mètres plus loin une belle vire 5 étoiles avec vue sur la mer. Tout le monde est content. C’était finalement plus impressionnant que difficile.
Il nous reste une partie plus facile mais encore longue. Je m’empresse de tirer le plus de cordes possible afin d’avancer. Car la fin de journée approche.
Plus nous avançons, plus l’arête devient facile et ressemble à ce que Carine et Arnaud connaissent le mieux : les courses d’arêtes en montagne.
Un rappel et s’en suit la descente pour rejoindre Maxime et Arnaud qui nous attendent plus bas.
On profite d’un coucher de soleil sur l’arête de Marseille puis nous rejoignons Luminy.


Jour 3 : grande voie facile avec la saphir calanques d’Envau
Dimanche : grande voie vers l’autonomie
La journée de la veille a laissé des courbatures. On décide de choisir une grande voie facile mais que tout le monde va réaliser en autonomie. Je manque encore de donc avec Karine et Arnaud mais cette fois c’est eux qui feront les relais.
Tandis que Pascal et Maxime grimperont ensemble derrière nous.
Nous trouvons au 2/3 de la voie une vire qui nous permet de faire une petite pause avec vue sur la Calanque d’En-vau. Le sommet n’étant que deux ou trois longueurs au-dessus nous en profitons pour casser la croûte.
Nous voilà debout sur les crêtes au-dessus de la Calanque d’En-vau, nous marchons pour rejoindre Cassis.
Nous terminons le stage en partageant un restaurant sur le port de Cassis.


Jour 4 : une grande course à l’Eissadon
Lundi : l’aventure grimpe continue
Pascal m’avait proposé de rester 2 jours supplémentaires pour grimper avec lui, ce que j’ai accepté. Pour cette journée je décide de l’amener voir les Calanques profondes.
Nous partons grimper dans la Calanque de l’Eissadon. J’ai envie de grimper le pilier est par la voie qui s’appelle : « et la mer profonde et Bleue », 6b max, 5c+ oblig., 130m.
Car oui, ce que je préfère le plus c’est grimper des voies que je ne connais pas. Je me rappelle toujours des personnes avec qui j’ai fait les voies pour la première fois.
Il faut se gagner le pied de la voie :
- 2h de marche
- 2 rappels
- 5 min de marche
- 1 rappel
- 15m de grimpe
- 1 rappel
et nous voilà au pied du pilier Est !
La vue est magnifique nous voyons quelques kayak garés dans la Calanque avec des personnes qui se baignent. L’aiguille de l’Eissadon est magnifique. Des grimpeurs sont encordés dessus et grimpenr sous les regards éberlués des visiteurs en bateaux de tourisme. Cela participe à l’animation pour ces derniers d’ailleurs !
On lève la tête et il nous reste 130 m à grimper avec Pascal sur un pilier blanc magnifique dans du beau rocher. La sortie se fera forcément par le haut.
Après 2h à 2h30, nous sommes au sommet.
Il nous reste à remonter au parking à la gardiole. Les petites montées et petites descentes terminent de nous fatiguer. On rentre bien sec avec l’impression d’avoir vécu une aventure loin de tout.




Jour 5 comme un dimanche aux Goudes
Mardi : on savoure les Calanques
Il y a des jours comme celui-ci ou on s’arrêterait bien directement au café. Café que nous croisons avant de monter.
La journée de la veille était longue et nos chaussons ne sont plus vraiment nos amis.
Comme la chanson de Massilia le dit, nous allons passer un dimanche aux Goudes ! Bref nous allons grimper tranquille cette dernière journée.
Nous nous remontons au niveau du rocher des Goudes (face Sud) la vue sur les Goudes et l’ensemble du cirque est magnifique. On aperçoit la voie que j’envisageais, elle est encore loin. On discute et on se dit que ça va être trop en temps et en énergie.
On opte pour monter simplement sur le rocher des Goudes par l’arête depuis la face Sud. On tire une longueur à l’horizontale pour se retrouver un joli point de vue sur les Goudes. Et à proximité de la ligne de rappel.
On profite un dernier moment avant de redescendre en rappel puis à pied.
Pascal en profite pour poser un rappel en autonomie.
On tend les bras au café qui nous avait fait de l’œil le matin. Un dernier verre partagé pour savourer et repenser à ces 5 jours.
Un grand merci à Carine Arnaud Maxime et Pascal pour leur confiance.
Au plaisir d’avoir de vos nouvelles,
Bonne continuation
Bastien

